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De la Patagonie à l'Alaska
11 mars 2018

Zapata, Tequila...et Coca Cola

Janvier - mars 2017

Sud du Mexique

Au Yucatan - qui pour l'anecdote signifie "Je ne comprends pas", réponse d'un Maya à l'explorateur Cordoba qui lui demandait où il avait accosté -, l'industrie du tourisme atteint des sommets, ou touche le fond, c'est selon. Dans ce vaste pandémonium, se trouvent catalysés des valeurs qui ne dépassent les soubassements de l'âme, les ressorts les plus viles, les turpitudes les plus ineffables, la morale la plus triviale. Autant d'inclinations vers l'un ou l'autre cercle des enfers d'Aliegeri. 
- Peu nous en chaut de ces investisseurs amerlocs sans scrupules, de ces politiciens mexicains infâmes et véreux et de ce tourisme inconscient !
- Tout à fait d'accord!, serait-on tenter de répliquer, si la cupidité et l'absence généralisée de conscience morale n'était pas entrain de détruire la deuxième plus grande barrière de corail et à travers elle le genre humain. On ne peut que rejoindre Renaud qui rabache depuis un petit bout de temps déjà qu' "ils vont polluer toutes les plages et par leur unique présence abimer tous les paysages".

Propos confirmés par le spectacle désolant de la barrière d'ordures qu'il faut franchir avant d'apercevoir celle de corail. De guerre lasse, l'ancienne Riviera Maya (basura ou americana - tous deux synonymes dans toutes les acceptations du mot ordure – seraient plus appropriés aujourdhui) et ses villages de pêcheurs isolés, considérée autrefois comme l'une des plus belles de toutes les Caraïbes, abandonne ses joyaux aux avides investisseurs privés, détruisant du même coup le fragile écosystème mais aussi l'équilibre social. Les ouvriers exploités entre deux périodes de grand désoeuvrement forment des ghettos en bordure des luxueux complexes qu'ils ont construits. Le vent du capitalisme le plus inique et de la décadence la plus abjecte n'a pas fini de souffler en Amérique latine comme ailleurs.
Mais allons, essayons de fermer les yeux devant le visage ideux de ce tourisme immonde, de s'en foutre de ce monde qui va de guingois ! La taille outrancière des resorts nous permet de nous fondre dans la masse des vacanciers et nous jouissons allègrement de toutes leurs prestations. Notre désir d'assimilitation ayant ses limites, nous renonçons à l'activité "bisous au dauphin" dans l'aquarium de l'hôtel qui clôt en apothéose le séjour à Disneyland - euh...pardon, au Mexique - du parfait touriste ricain. Pour le coup, les plages et l'eau d'un magnifique dégradé de bleus sont bien proprettes, presque aseptisées. Nous nous accommodons fort bien, au mépris de certains de nos principes faut bien l'admettre, de cette parenthèse balnéaire dans notre voyage.

Nous visitons ensuite les sites mayas de Tulum et Coba avant de rejoindre La Havane pour le nouvel an. Le contraste avec la délurée Cancun est saisissant. L'austérité des édifices (mais vraiment pas celle des gens!) ainsi que les automobiles sexagénaires nous plongent rapidement dans l'histoire d'un pays où passé et présent s'entremêlent plus que partout ailleurs. De la chute du régime de Baptista à la crise des missiles en passant par le débarquement manqué de la Baie des Cochons, tout cela sur fond de culte au Che, son idéal sociétal et sa haine de l'impérialisme américain ont façonné l'histoire contemporaine de toute l'Amérique latine. Malgré une propagande qui a survécu à la mort du lider maximò, un vent d'ouverture souffle désormais à travers les cheveux gominés de la jeunesse cubaine en direction des États-Unis. Sans rancoeur apparente contre l'héritage communiste, elle a le regard tourné vers l'avenir et les perspectives de changement, appel d'air auquel Castro frère semble consentir. Dans les assiettes, ce changement se fait attendre dans une fatalité sidérante. Nous sommes invités à prendre le café chez une femme qui revient d'une visite dans notre pays. Alors que nous nous attendons à trouver nos symboles d'orgueil patriotique dans l'album-souvenirs qu'elle s'empresse de nous montrer, ce sont ses meilleurs clichés des riches étalages de la Migros qu'elle nous présente, toute incrédule encore. Une véritable caverne d'Ali-Baba pour qui n'a qu'une ration mensuelle d'huile et de farine, une richesse du patrimoine qui passe pour les Cubains bien avant les montres et les montagnes.

Au retour, nous embarquons Laura à travers le Chiapas, entre villages coloniaux brûlés par le soleil où le temps se consumme à petit feu et hameaux d'indiens de la selva descendants des Mayas. Une image plus fidèle du pays que l'enclave américaine de Cancun. Entre autres attraits ici, les ruines mayas donc, mais aussi les cenotes, ces lacs souterrains qui servaient de réserves d'eau potable ou de lieux de rituels bien avant de nous offrir des occasions ludiques et bienvenues de rafraîchissement. 
Le gouvernement mexicain, qui n'est pas à une injustice près, ne reconnait pas la population indigène du pays, pourtant forte de 10 millions d'individus. Pis, en ouvrant son marché à l'Amérique du Nord, il les prive du commerce du blé indispensable à leur survie. Le mouvement zapatiste qui lui fait front pour obtenir le droit à la terre, à l'éducation, à la justice ainsi que la reconnaissance de leur culture fait pour l'heure choux blanc. En résulte une invraisemblable et révoltante situation : le maïs des tortillas mexicains est américain et transgénique, contraignant les indigènes dépossédés de leur seule source de revenu d'émigrer aux Etats-Unis. Dans l'indifférence du peuple comme du gouvernement.
Last but not least, les riches ressources en bois, minerais et pétrole de cet état, grâce à ce même accord de libre-échange, sont entrain de faire les choux gras des entreprises pharmaceutiques et pétrolières américaines, sans aucune considération évidemment pour les habitants de ces terres. C'est toutefois à Coca-Cola que revient la palme du révoltant. Alors que le sud du pays voit ses réserves en eau s'évaporer, la multinationale pompe annuellement dans son sous-sol des millions de litres pour son seul besoin. Comble du sordide et du cynisme, la production et le commerce local de cette boisson, préférée à l'eau qui de toute façon fait cruellement défaut, sont ici une des rares perspectives d'emploi. Par le truchement d'un argumentaire hypocrite et spécieux et grâce à leur empire sur ces populations sans autre ressource, la firme « offre » certes des emplois mais impose surtout des conditions de travail proches de l'esclavage. Le fait que la majorité des employés n'ait pas même le pouvoir d'achat suffisant pour s'offrir le bien qu'elle produit l'illustre plutôt bien. Ainsi la présence américaine ne sert que ses propres intérêts et ceux d'une élite dirigeante prévaricatrice et complice, tout en pillant le sol et appauvrissant la culture indigène.

Nous retrouvons de manière inattendue entre les ruines de Palenque et la pittoresque cité coloniale de San Cristobal l'univers andins que nous pensions avoir quitté pour de bon au Guatemala. D'ailleurs la ville ressemble à s'y méprendre à Antigua. Les innombrables topes, dos d'ânes plutôt hauts en couleur qui agrémentent la traversée de ce relief montagneux ont comme seul avantage de nous laisser le temps de s'imprégner de cette atmosphère mi-andine mi-grand-nord canadien. Cette région est également le bastion du mouvement zapatiste. Nous aurons loisir d'en apprendre plus sur leurs revendications lors des nombreux barrages d'un itinéraire des plus pittoresques. 
La région du Chiapas, à l'instar de l'altiplano guatémaltèque, à tous les traits du Pérou, des paysages au folkore, en passant par l'extrême pauvreté. La visite des villages tzotziles aux alentours de San Cristobald est un véritable coup de coeur et la visite de l'église de Chamula un temps fort de notre voyage. Le syncrétisme y est à son paroxysme et l'ambiance mystique qui y règne est aussi vibrante et fervente que dans un monastère bouddhiste. D'ailleurs, ici le syncrétisme tourne à l'avantage des rituels mayas puisque le dernier curé a déserté l'église en 1867 et que l'évèque n'est autorisé à en franchir la porte qu'une fois l'an. Ce sont en effet les rites chamaniques qui prévalent. Les saints et les symboles chrétiens côtoient donc le culte des esprits et des mythes. Ainsi les cloches sont à même le sol, les bancs sont retirés. Sur le parterre recouvert de milliers de bougies, l'on chasse les mauvais esprits en génufléxion dans une robe de laine grossière en psalmodiant, crachant le posh - un puissant alcool local (de plus en plus remplacé par du Coca) - tout en reproduisant une gestuelle sacrée une poule dans les mains. Impressionnant et émouvant à la fois! Il faudra toutefois se contenter de cette seule description car ici les appareils photos ne sont pas les bienvenus. Cette présence impudente et impudique dans leurs incantations provoque en nous un tel malaise que nous nous serions de toute façon bien gardés de les immortaliser.
Toutes les communautés sont en fête en ce début d'année et nous assistons à autant de cérémonies que nous traversons de patelins. A Chiapa de Corzo, nous avons la chance d'assister à la Feria Grande, organisée en l'honneur de quelque saint où l'on défile plusieurs jours durant entre fanfares et danses pour lui faire offrande. Parmi les danseurs, un groupes d'hommes travestis nous interpellent. Il ne s'agit nullement de quelque provocation blasphématoire mais d'une coutume qui veut que le benjamin d'une fratrie soit élevé comme une fille. Dans bien des cas, on le conçoit aisément, ce dernier change de bord. Ce qui pourrait sembler invraisemblable dans un pays si catholique n'a ici pourtant absolument rien d'extravagant. 
De la myriade de saints vénérés et célébrés – et qui d'ailleurs volent la vedette à Jésus – la vierge de la Guadalupe est celle à qui l'on voue la plus grande ferveur. Les Espagnols ont fait montre d'une grande sagacité lors de leurs campagnes d'évangélisation en la représentant à l'image des natifs, à savoir bistrée afin de faciliter leur conversion. Une foi trop éblouissante empêche encore de nos jours les croyants de réaliser qu'ils doivent à cet efficace pragmatisme leur attachement à cette idole. Il faut dire que côté instruction, dans ces patelins reculés où le régent vient dispenser son maigre savoir à dos de cheval quelques mois par année, on est proche de l'enseignement du XIXème siècle dans nos profondes vallées latérales.

Nous changeons ensuite de registre, d'ambiance et de décor et rejoignons la côte pacifique, de Zipolite, ses eaux transparentes où foisonnent baleines et dauphins et ses sublimes plages peuplées seulement d'une poignée de nudistes hippies à Puerto Escondido, qui peut se prévaloir de figurer parmi les trois meilleurs spots de surf au monde. D'ailleurs, après force pocrastination, nous nous décidons enfin à faire le baptême de la planche. Peut-être aurions-nous préféré voir surfer les professionnels sur les plus grosses vagues du monde, mais comme ce n'est pas la saison, c'est à nous parfaits débutants qu'il revient d'occuper le spot. Audrey a toutefois un peu malgré elle trouvé la parade. Une grosse fièvre la prive de toute activité. Le soir, nous revivons nos prouesses de la journée tout en se délectant d'un mojito devant le spectacle onirique du coucher de soleil. Certainement le meilleur moment de la journée.
Puis nous poursuivons nos pérégrinations dans la région d'Oaxaca. Plus encore que la visite de la ville coloniale et de sa cathédrale au plafond chamarré, c'est celle des villages aztèques et zapotèques qui parsèment une plaine aride digne d'un décor de western qui nous enchante. Nous y retrouvons un couple d'anciens hippies québécois rencontrés à Zipolite avec qui nous nous étions bien marrés. C'est l'une des rencontres marquantes de ce voyage, de celles dont on repart plus riches qu'à notre arrivée. Merci Michel et Julie pour ces échanges passionnants ! Une expérience métaphysique que nous fait vivre leur voisin mexicain, mi-chaman mi-Léonard, conclue de manière plutôt déroutante cette retraite spirituelle inattendue.

Laura ayant fait son temps à nos côtés, c'est seuls que nous reprenons la route vers l'intérieur des terres après un dernier wildcamp à Hierve de Agua.

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Nous faisons à présent cap sur Quéretero, où sont prévues les retrouvailles avec notre ami mexicain Ulises qui séjourna quelques temps Rue St-Ours 11. En chemin, nous visitons un sanctuaire de papillons monarques (ceux des étiquettes des bouteilles de sirop Morand) dans les forêts d'altitude du centre du pays. Ce n'est pas exactement ici que nous pensions éprouver nos plus grosses doudounes et nos sacs de couchage -40° mais nul doute que la nuit nous serait apparue un peu plus longue sans ces deux expédients. Pour peu, nous nous croirions déjà au Canada. Nous contemplons au réveil la myriade de papillons tantôt virevoltant en solitaire tantôt mettant à profit leur nombre pour se réchauffer mutuellement, agglutinés sur les troncs d'arbres qu'ils recouvrent presque intégralement. Un spectacle plus onirique qu'excitant...     

Nous reprenons ensuite la route et cheminons à travers la campagne émaillée de champs de blé couleur fauve. L'ardente générosité du soleil s'apparente  dans ce coin de pays davantage à de l'acharnement. Les maisons de briques en construction temporairement suspendue ou à jamais inachevées – question qui nous occupe encore à ce jour – témoignent du grand désoeuvrement des habitants des patelins que nous traversons. La poignée d'hommes restée au village s'accroche à un ultime espoir de bonne fortune en dilapidant leur maigre pécule dans la machine à sous de l'unique deposito (estaminet local) de la communauté.
Nous retrouvons enfin Ulises après l'avoir quitté à Branson presque trois ans plus tôt. Le plaisir de ces retrouvailles n'a d'égal que l'accueil qui nous est réservé par sa famille et son amie Miriam. Il n'est pour sûr pas meilleurs amphitryons que les Latinos! Nos deux cicérones nous emmènent le temps d'un week-end à la découverte des pueblos magicos de San Miguel de Allende et de Guanajuato avant de prendre congé autour d'une fondue fort réussie malgré l'absence de l'estampille AOC du gruyère.

Nous nous empressons à présent de rejoindre la péninsule de Basse-Californie, que les voyageurs laudatifs n'ont de cesse de porter au pinacleL'itinéraire pour Mazatlan d'où nous embarquons nous fait passer par Tequila et ses champs d'Agave à qui il doit, comme le Mezcal que l'on rencontre plus au sud, ce puissant breuvage. Dans ce pays plus que dans tout autre, nous devons tenir compte du degré de sécurité et du climat social de chaque région dans la planification de notre itinéraire. Ainsi, nous éludons soigneusement certaines portions du centre et du nord du pays. Dans cette zone, même les curés, plus patibulaires que dévots usent du révolver dans des joutes entre narcotraficants, l'obole dans la soutane plutôt que dans les poches dégarnies de leurs ouailles. Cette autre réalité que celle de notre récit, nous nous gardons bien de l'approcher.
Après avoir scrupuleusement suivi ces précautions, nous embarquons donc pour La Paz. La présence à bord de notre petite maison roulante (flottante pour le coup) au beau milieu des 40 tonnes met peut de temps à attiser la curiosité de leurs propriétaires qui un à un finissent par nous encercler et nous mitrailler de questions. Intérêt particulier pour le récit de nos aventures ou par la présence de la seule femme à bord, on ne le saura jamais...

La côte qui s'efface et qu'un horizon infini et uniforme remplace mais aussi l'invasion d'une armada américano-canadienne de RV's (pour recreative vehicle) dispendieux venus fuir l'âpreté de leur hiver préfigurent la fin de notre périple en Amérique latine et le teignent d'un sentiment contrasté de mélancolie et d'excitation. Etonnant que cet appendice n'ait pas rejoint la Californie, le Nouveau-Mexique, l'Utah, le Colorado, le Nevada, l'Arizona et enfin le Texas au rang des terres mexicaines conquises par l'Union au XIXème siècle. Heureusement, ces sympatiques snowbirds (ainsi qu'on les nomme ici du fait de leur migration) semblent d'un autre atavisme que leurs concitoyens de Cancun, ce qui permet à la prequ'île d'être surprenamment bien préservée en dépit de sa proximité potentiellement dévastatrice avec son voisin tant friand de parcs d'attraction.
La découverte du littoral débute par un remake du désert du Lipez en Bolivie : première plage, premier enlisement. Force est d'admettre que nous n'en avons pas tiré les leçons! L'irrésistible attrait de ces nuances de verts que confèrent à la mer son lit d'émeraudes, de jades et d'opales a raison de notre intention de précaution originelle. Nous sommes bien vite sanctionnés de cet excès de témérité: le piège se referme sur nos tentatives désespérées et vaines. Il faudra l'intervention d'un charitable 4X4 pour nous départir de notre inexpugnable détresse. Prendre son petit-déjeuner avec comme décor l'aquarium du monde (pour reprendre les mots du célèbre commandant au bonnet rouge) est un luxe qui ne s'offre qu'au prix de chemins d'accès captieux et donc au risque d'une issue fâcheuseMais qu'est-ce qu'un luxe sans sa rareté, sinon une banalité? Après un mois à écumer l'isthme, las des plages et des cactus, repus de ces colosses des mers (est-ce seulement possible?), nous nous rapprochons de la frontière et de ses portes ouvertes pour les uns ou de son mur (presque) hermétique pour les autres.

Loin de l'image d'Epinal véhiculée par le cinéma, les sergents Garcias siestant à l'ombre de leur sombrero, jouant tantôt de la gachette tantôt du guitarron quand ils ne se désèchent pas le tuyau à la Tequila sur fond de cactus sont plutôt rares. Mais entre histoire et culture millénaires, architecture coloniale, faune marine pléthorique et spots de surf de classe mondiale, le Mexique, par sa diversité, ne saurait laisser quiconque le visite indifférent. Et de fait, ce pays nous l'avons adoré! 
A la tristesse du coeur de quitter une culture de laquelle nous sommes à présent si imprégnés se mêle le soulagement de l'âme de se défaire d'une pauvreté récurrente et tenace. Loin de se présenter sous la forme d'un chiffre ou d'une image télévisée, ici la misère a un visage duquel il est difficile de se détourner, un regard implorant qu'on ne soutient sans un certain malaise ou frustrant sentiment d'impuissance quand on souffre d'excès d'empathie. Malgré tout, c'est le sourire qui prédomine sur le visage de l'Amérique latine. Et c'est un peuple allègre, chaleureux, généreux, d'une gentillesse et d'un sens de l'hospitalité sans équivalents dans notre bonne vieille Europe du Nord que nous laissons à regret derrière nous.

Au terme de ce périple en Amérique hispanophone, c'est paradoxalement notre vision des Etats-Unis qui s'est trouvée bouleversée. En nous penchant sur l'histoire commune de ces pays, c'est en effet simultanément celle, indissociable mais malheureusement souvent peu glorieuse et édifiante des Etats-Unis qui nous est apparue. Un véritable coup de massue sur notre perception occidentale sinon candide, biaisée d'un pays qui, dans sa vision manichéenne du monde, a mis au cours du XXème siècle ici comme ailleurs autant d'énergie à renverser les démocraties bourgeonnantes et, dans sa haine viscérale et sa peur paranoïaque, à ternir l'image de l'URSS que pour cacher à grand renfort d'arguments fallacieux mensonges, manipulations, conspirations et répressions tout en s'ingéniant à se donner une image bucolique pour le moins spécieuse. A tel point qu'il est à se demander si l'Empire du Mal ne se situe pas un peu plus à l'ouest sur la carte qu'on nous l'a appris. Force est de constater cependant que ce n'est pas la dictature du marteau et de la faucille qui a fait couler le sang de la liberté d'expression et du pacifisme sur leur continent et que la Russie de Gurbachev fut par moins belliqueuse que l'Amérique de Reagan! Autant de témoignages de l'Histoire qui écornent un pays à l'image parfois fallacieuse mais dans le même temps si fascinant et qu'il nous tarde de découvrir.

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